Le trou dans le CV : comment le gérer ? Conseils pour les candidats

LinkedIn permet désormais d’ajouter une pause professionnelle à son CV, un signe qui témoigne du changement de mentalité chez les recruteurs à propos de l’interruption d’activité ? Pendant très longtemps, il nous a été recommandé de masquer ou en tout cas d’édulcorer nos moments de battement professionnels. Le vent tourne. Avec l’importance émergente des soft skills, l’intérêt accru pour le savoir-être, la pénurie de certains profils, les pauses dans les parcours semblent ne plus poser de problème. Alors comment gérer les trous sur un CV en 2022 ?

Les causes de l’interruption de l’activité professionnelle

Une parenthèse en cours de carrière concerne bon nombre d’entre nous et dépend d’une multitude de raisons. La cause médicale est fréquente : une maladie, une dépression, un accident… ou encore une aide pour accompagner un proche malade. Il peut s’agir aussi d’un temps dédié à une formation ou un objectif de carrière différent : reprise d’études, création d’une entreprise, formation pour ajouter une compétence supplémentaire, formation en développement personnel, réorientation… La vie familiale représente aussi une des causes courantes de l’interruption professionnelle : congé parental, déménagement et installation dans une autre région ou un autre pays, besoin de consacrer du temps aux siens…
Les loisirs et la découverte sont également les objectifs récurrents des pauses professionnelles (voyages, pèlerinages, projets humanitaires, approfondissement d’une passion, challenge sportif, projet artistique…). 

Perceptions des pauses professionnelles

Il y a une dizaine d’années, la parenthèse dans un CV était plutôt mal vue par les recruteurs et pouvait être interprétée comme un dilettantisme, un manque de fiabilité, une instabilité, un désintérêt pour le travail… Autant dire qu’elle n’avait pas bonne presse. A cela s’ajoutait la crainte que le candidat « sorti du système » soit inadapté à le réintégrer.
Nos vies changent : les ruptures conventionnelles ont permis plus de rebond, les passerelles d’études invitent à la réorientation, le CPF a favorisé la reconversion ou l’évolution de carrière, le développement personnel et la recherche de sens ont également changé la donne. Du côté des entreprises, on cherche aussi davantage d’adaptabilité et de souplesse.
Le regard des recruteurs change aussi. On nous dit par exemple que les voyages sont perçus comme un gage d’ouverture d’esprit et de curiosité. A l’heure des soft skills et des projets collaboratifs, l’altruisme est aussi une valeur sûre. Les personnes qui se sont consacrées aux autres bénéficieraient donc d’une bonne image. Les activités culturelles, sportives ou artistiques suscitent également davantage l’intérêt des recruteurs ces dernières années, parce qu’elles en disent bien plus long sur notre savoir-être que nos compétences et l’accent semble davantage être mis sur la personnalité ces derniers temps.

Autre atout : les recruteurs peuvent se dire que les pauses sont faites et ne seront pas renouvelées. D’autre part, la pénurie de certains profils pousse les recruteurs à élargir leurs recherches et à être moins exigeants sur la pertinence des parcours.
Parmi les perceptions, celle du candidat peut également être biaisée. Un recruteur qui interroge à propos d’une pause professionnelle ne cherche pas forcément à piéger mais peut simplement essayer de comprendre votre parcours.
N’oublions pas non plus que les recruteurs sont des candidats comme les autres, et ils ont pu avoir recours à des temps de pause professionnels pour des raisons variées.

Petit tour d’horizon sur les conseils des recruteurs à ce sujet

Lorsqu’on lit les recruteurs à ce sujet, le seul conseil qui revient régulièrement, voire systématiquement c’est l’explication. En effet, il serait incontournable de justifier l’interruption de l’activité professionnelle. Cela ne signifie pas que vous devez raconter votre vie intime, mais simplement montrer que ce temps était nécessaire, que la pause ait été subie (licenciement) ou souhaitée (congé parental).
Revient souvent le conseil de mettre en valeur « le profit » de l’interruption, pourtant toutes les pauses professionnelles ne sont pas fructueuses et certains bilans peuvent être négatifs.
Pour les experts en recrutement d’ACASS, pouvoir poser un regard objectif sur l’expérience est largement suffisant. 

Le nouveau champ LinkedIn

La catégorie « Pause professionnelle » propose un menu déroulant dans lequel il est possible de sélectionner les raisons suivantes :

• Reconversion professionnelle
• Aidant familial
• Congé parental
• Année sabbatique
• Licenciement / suppression de poste
• Santé et bien-être
• Réalisation de projet personnel
• Formation professionnelle
• Déménagement
• Retraite
• Voyage
• Bénévolat

Qu’il s’agisse d’un large cratère ou d’une légère brèche, LinkedIn permet aujourd’hui d’ajouter à son parcours professionnel un temps de pause dans la carrière. Nos vies plurielles dessinent les nouvelles lignes de nos parcours et de notre CV. Le recrutement doit réussir à faire le grand écart entre les particularités des profils et celles des offres, un écart qui demande parfois beaucoup de souplesse.

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