Nouveaux collaborateurs : décryptez les codes de l’entreprise, entre  le formel et l’informel

Chaque entreprise, en tant que cellule sociale, possède des règles implicites qui la régissent. Elles concernent l’organisation, le rapport entre les individus, les us et coutumes.

Identifier ces codes et les comprendre permet de s’intégrer au plus vite, d’adapter son comportement et d’évoluer.

On ne gagne jamais un jeu sans en connaître les règles. Alors quelles sont les informations à noter et à étudier pour appréhender tous les paramètres de cet écosystème ?

On note plusieurs facteurs d’ajustement lorsqu’on intègre une entreprise.

-Le premier concerne la communication. La façon dont l’entreprise est présentée sur les différents supports, lors de l’entretien de recrutement ou dans les discours des managers, est rarement le reflet de la réalité. Ni négatif ni positif, c’est simplement différent. Les valeurs annoncées, le verbatim utilisé, sont des choix sémantiques et correspondent davantage à ce que l’on vise qu’à ce que l’on est.

Donnons un exemple : le collaboratif est prôné quotidiennement, pourtant le management reste vertical voire paternaliste.

-Le deuxième facteur d’ajustement concerne l’apparence. Ce que l’on voit diffère de ce qui existe. Par exemple, l’ambiance peut sembler très détendue par la tenue vestimentaire des collaborateurs, la présence de hamacs, le tutoiement alors que le fonctionnement est désuet.

Pour prendre conscience de tous ces codes et trouver l’identité réelle de l’entreprise, trois étapes : observer, écouter, analyser.

L’organisation

Se pencher sur l’ossature de l’entreprise donne de bons indicateurs. Une fois l’organigramme connu, on peut observer s’il s’agit d’une structure hiérarchique, divisionnelle, matricielle, en réseau…

Puisqu’il y a autant de collègues que d’angles de vue, autant les interroger pour obtenir un panorama exhaustif du système dans lequel on doit évoluer.

L’organigramme invisible

Le pouvoir de décision en entreprise n’est pas toujours en adéquation avec le niveau de poste.

Repérer les collaborateurs qui dominent au-delà de l’organigramme met en exergue les facteurs de pouvoir (influence, charisme, compétences, expérience, réseau…)

Le périmètre de liberté

Etudier les attitudes des uns et des autres développe la connaissance de l’ordre structurel. On peut estimer le degré d’obéissance à la hiérarchie, le niveau de liberté du propos et du comportement. Par exemple, envoie-t-on des mails avec 30 personnes en copie ? A-t-on la maladie de la « réunionite aigüe » ? Peut-on discuter d’un projet autour d’un café avant d’enclencher une vraie démarche ? Quel mode opératoire est préconisé pour mener à bien les missions ? Quels sont les process à respecter… Autant de questions qui nous dévoilent le rapport entre les individus et l’ordre établi.

Les relations internes

La machine à café, la pause déjeuner sont évidemment idéales pour collecter des informations et observer les rapports entre les uns et les autres.

Quels sont les liens entre les individus ? Quels sont ceux qui se voient en dehors du bureau ? Sont-ils connectés sur les réseaux sociaux ? Quelles sont les interactions entre les services ? Qui bénéficie d’une autorité naturelle ? Qui se place en leader dans un groupe ?

Ces indicateurs révèlent les personnes ressources et les susceptibilités à ménager.

Succès et insuccès

Quelle est l’origine de la réussite ? Est-ce le réseau, un trait de caractère particulier, une stratégie politique, une compétence précise ? Qu’est-ce qui a permis au gagnant de se différencier ?

Ce qui fait l’individualité, c’est précisément la différence. Ce qui est paradoxal en milieu professionnel, c’est qu’il faut à la fois s’intégrer au groupe et se distinguer. En résumé, on attend de la conformité et de la distinction. 

L’insuccès est tout aussi intéressant à analyser : les raisons des départs et des stagnations, le turn-over, le manque de crédibilité… Il donne des informations sur les freins à l’évolution.

Les circuits de communication

Savoir comment circule l’information est une donnée essentielle. L’information est-elle accessible à tous ? Est-elle fluide, claire, précise ? Est-elle directe ? Est-elle retenue par certains collaborateurs ? Se fait-elle par mail, par messagerie instantanée, par voie orale ?

Le pouvoir d’action et de précision est dépendant de la qualité de l’information. Y avoir accès et sous sa meilleure forme est donc une priorité.

Plusieurs semaines, voire plusieurs mois sont nécessaires pour découvrir les codes informels de l’entreprise. Cerner le contexte dans sa globalité offre un confort de travail. On sait alors comment se positionner par rapport aux uns et aux autres et comment procéder pour faire aboutir ses projets.

Il ne s’agit pas de jouer un rôle mais de s’adapter et d’évoluer en terre connue. Quant à nos signes distinctifs, ils restent nos forces. Cette analyse permet de savoir lesquels utiliser pour piloter au plus juste sa carrière.

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 Image par Mohamed Hassan de Pixabay